Page:Œuvres de M. de Crébillon, tome second, 1750.djvu/260

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ainſi que notre eſpoir, notre plus ferme appui.
Nos injuſtes ſoupçons n’ont plus beſoin d’otage ;
D’un homme tel que vous la gloire eſt le ſeul gage.
Vous, ſénateurs, veillez à notre sûreté :
Il s’agit du ſénat et de la liberté ;
Courons ſans différer où l’honneur nous appelle.
Adieu, Catilina : j’attends de votre zèle
Tous les ſecours qu’on doit attendre d’un grand cœur.
Rome a beſoin de vous et de votre valeur ;
Combattez ſeulement, ma crainte eſt diſſipée.

C A T I L I N A, à part, regardant ſortir Cicéron.

Va ; ma valeur bientôt ſera mieux occupée ;
Elle n’aſpire plus qu’à te percer le ſein.


S C È N E   I I I.
Catilina, Céthégus.
C É T H É G U S.

Catilina, dis-moi, quel eſt donc ton deſſein ?
D’où naît ce déſespoir ? Éclaircis ma ſurprise.
Après avoir formé la plus haute entrepriſe,
Toi-même tu détruis de ſi nobles projets !
Tu trahis Manlius, tes amis, tes ſecrets !