Page:Œuvres de Robespierre.djvu/112

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vaincu qu’un système où la royauté serait combinée avec une sorte de constitution aristocratique déplairait à certains membres de ce comité ; je ne suis pas bien convaincu qu’un pareil système ne conviendrait pas à certaines gens qui, quelquefois, parlent de patriotisme, mais qui nourrissent et conservent dans leur âme une haine profonde pour l’égalité. Je ne veux pas délibérer avec ceux qui ont parlé le langage de Dumouriez, avec ceux qui ont calomnié les hommes à qui maintenant Dumouriez déclare une guerre implacable, avec ceux qui, à l’exemple de Dumouriez, ont calomnié Paris et la portion de l’Assemblée vraiment amante de la liberté. S’il ne m’est pas donné de sauver la liberté, je ne veux pas du moins être le complice de ceux qui veulent la perdre ; je ne veux pas être membre d’un comité qui ressemble plutôt à un conseil de Dumouriez qu’à un comité de la Convention nationale. (Murmures à la droite de la tribune.) » Robespierre développe son accusation, et, Brissot ayant demandé à lui répondre, Robespierre lui applique ses accusations. Il termine en déclarant que la première mesure de salut public à prendre, c’est de décréter tous ceux qui sont prévenus de complicité avec Dumouriez, et notamment Brissot.

Séance du 10 avril. — Robespierre est mis en demeure par Guadet de nommer les chefs de la conspiration, et de sortir du vague dans lequel se maintiennent toutes les dénonciations qui sèment l’inquiétude dans la Convention et dans le public : « Une faction puissante, dit-il, conspire avec les tyrans de l’Europe pour nous donner un roi avec une espèce de constitution aristocratique ; elle espère nous amener à cette transaction honteuse par la force des armes étrangères et par les troubles du dedans. Ce système plait à tous les aristocrates bourgeois, qui ont horreur de l’égalité, à qui l’on a fait peur, même pour leurs propriétés… La république ne convient qu’au peuple et aux hommes qui ont une âme pure et élevée… Le système aristocratique