Page:Œuvres de Robespierre.djvu/115

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à Paris les complices des rebelles, et il fait retomber sur elle la responsabilité « de ce funeste système qui tend à organiser la guerre civile. »

Séance du 10 mai. — Discours sur la constitution. — Le 18 mai, la Convention crée une commission des douze pour contre-balancer le pouvoir de la Commune. C’était un défi. Robespierre y répond le 26 mai, aux Jacobins, par un appel à l’insurrection : « Je vous disais que le peuple doit se reposer sur sa force ; mais, quand le peuple est opprimé, quand il ne lui reste plus que lui-même, celui-là serait un lâche qui ne lui dirait pas de se lever ! C’est quand toutes les lois sont violées, c’est quand le despotisme est à son comble, c’est quand on foule aux pieds la bonne foi et la pudeur, que le peuple doit s’insurger ! Ce moment est arrivé : nos ennemis oppriment ouvertement les patriotes ; ils veulent, au nom de la loi, replonger le peuple dans la misère et dans l’esclavage. Je ne serai jamais l’ami de ces hommes corrompus, quelques trésors qu’ils m’offrent. J’aime mieux mourir avec les républicains que de triompher avec ces scélérats. (Applaudi.) — J’exhorte chaque citoyen à conserver le sentiment de ses droits ; je l’invite à compter sur sa force et sur celle de toute la nation ; j’invite le peuple à se mettre, dans la Convention nationale, en insurrection contre tous les députés corrompus. (Applaudi.) Je déclare qu’ayant reçu du peuple le droit de défendre ses droits, je regarde comme mon oppresseur celui qui m’interrompt ou qui me refuse la parole, et je déclare que, moi seul, je me mets en insurrection contre le président et contre tous les membres qui siègent dans la Convention. (Applaudi.) » Toute la société se lève et se déclare en insurrection contre les députés corrompus.

Le 28 mai, Robespierre prend la parole à la Convention : « Je réclame votre attention et votre indulgence, parce que je suis dans l’impossibilité physique de dire tout ce que m’inspire ma sensibilité pour les dangers de la patrie,