Page:Œuvres de Robespierre.djvu/127

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pables qui lui sont dénoncés vingt-quatre heures après la remise des preuves ; il faut plus, c’est de multiplier son action… Que ces grands exemples anéantissent les séditions par la terreur qu’ils inspireront à tous les ennemis de la patrie[1]. »

  1. Ce discours de Robespierre, tel qu’il est reproduit au Moniteur, n’est qu’un écho affaibli des discours qu’il prononça aux Jacobins vers la même époque et notamment les 11 et 25 août. « Il faut, disait-il dans la séance du 11 août, il faut que le peuple, ranimant son énergie au souvenir de Lacédémone et d’Athènes, jure de s’ensevelir sous les ruines de la république, si elle courait le danger d’être anéantie. Si le peuple entier ne se ranime à l’aspect de nos malheurs ; si un citoyen ne se lève pas parmi nous, ne sort pas des rangs pour se consacrer au salut de la patrie par la chute de ses oppresseurs, c’en est fait de la liberté, elle ne survivra pas à notre courage. Il faut aussi que les journalistes, qui sont évidemment les complices de Londres et de Berlin ; ces hommes stipendiés par nos ennemis, qui cachent l’art d’épouvanter le peuple sous l’air de soigner ses intérêts avec plus de zèle ; qui trouvent le moyen, par de prétendues vérités, de porter dans son sein, la défiance, la terreur et la consternation ; il faut, dis-je, que ces hommes soient punis : il faut qu’on les enchaîne. Qu’ils le soient aussi, ces conspirateurs qui voient avec une horrible satisfaction arriver le moment où le peuple, obligé de se répandre sur une grande surface, leur permettra de se réunir et de conspirer ouvertement ! Que pas un d’eux n’échappe, et si les patriotes doivent marcher tous, que les aristocrates soient tenus dans les chaînes. Il est une classe d’hommes d’autant plus dangereuse, qu’ils sollicitent la pitié. Il faut enfermer cette foule de gens qui parcourent les rues de la ville, offrant partout l’image de la famine, de l’indigence et de l’aristocratie ; car ces hommes sont payés pour séduire le peuple et le rendre dupe de sa crédulité et de sa compassion. » Dans un discours du 25 août il dénonce particulièrement les lenteurs perfides et calculées du tribunal révolutionnaire, « les formes avocatoires dont il s’est entortillé. » « il ne faut pas qu’un tribunal établi pour faire marcher la révolution la fasse rétrograder par sa lenteur criminelle ; il faut qu’il soit actif autant que le crime ; il faut qu’il soit toujours au niveau des délits. Il faut que ce tribunal soit composé de dix per-