Page:Œuvres de Robespierre.djvu/147

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des hommes également épris de l’amour du bien public. Il n’est pas naturel qu’il s’élève une sorte de coalition contre le gouvernement qui se dévoue pour le salut de la patrie. Citoyens, on veut vous diviser ; citoyens, on veut vous épouvanter. Eh bien ! qu’on se rappelle que c’est nous qui avons défendu une partie de cette Assemblée contre les poignards que la scélératesse et un faux zèle voulaient aiguiser contre vous[1]. Nous nous exposons aux assassins particuliers, pour poursuivre les assassins publics. Nous voulons bien mourir, mais que la Convention et la patrie soient sauvées. (Vifs applaudissements.) Nous braverons les insinuations perfides par lesquelles on voudrait taxer de sévérité outrée les mesures que prescrit l’intérêt public. Cette sévérité n’est redoutable que pour les conspirateurs, que pour les ennemis de la liberté et de l’humanité. (Applaudissements.) Je demande, reprend Robespierre, que le projet soit discuté article par article et séance tenante. Je motive ma demande par un seul mot : d’abord cette loi n’est ni plus obscure ni plus compliquée que celles que le Comité vous a déjà soumises pour le salut de la patrie. J’observe d’ailleurs que depuis longtemps la Convention nationale discute et décrète sur-le-champ, parce que depuis longtemps il y a dans sa très-grande majorité un assentiment prononcé pour le bien public. (Vifs applaudissements.) Je dirai donc que des demandes d’atermoiement de la fortune de la république sont affectées dans ce moment ; que quand on est bien pénétré des dangers de la patrie et de ceux que courent ses défenseurs, dans quelque lieu qu’ils se trouvent, quelque poste qu’ils occupent, on est plus enclin à porter des coups rapides contre ses ennemis qu’à provoquer des lenteurs qui ne sont que des délais

  1. Allusion à son discours du 3 octobre par lequel il sauva soixante-treize députés enveloppées dans la conspiration girondine.