Page:Œuvres de Robespierre.djvu/153

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cent à leurs complots infâmes, ou qu’ils nous arrachent la vie. Je sais qu’ils le tenteront, ils le tentent même tous les jours, mais le génie de la patrie veille sur les patriotes. J’aurais voulu donner plus d’ordre et de précision à ces réflexions ; mais j’ai suivi le sentiment de mon âme. Je cherche à étouffer les germes de division et à empêcher qu’il ne se forme deux partis dans la Convention : j’invite tous les membres à se mettre en garde contre les insinuations perfides de certains personnages qui, craignant pour eux-mêmes, veulent faire partager leurs craintes. Tant que la terreur durera parmi les représentants, ils seront incapables de remplir leur mission glorieuse.. Qu’ils se rallient à la justice éternelle, qu’ils déjouent les complots par leur surveillance ; que le bruit de nos victoires soit la liberté, la paix, le bonheur et la vertu, et que nos frères après avoir versé leur sang pour nous assurer tant d’avantages, soient eux-mêmes assurés que leurs familles jouiront du fait immortel que doit leur garantir leur généreux dévouement ! »

Séance du 26 juillet (8 thermidor). — Le Moniteur analyse ainsi le discours prononcé dans cette séance par Robespierre : « Robespierre, qui depuis longtemps n’avait paru à l’Assemblée, monte à la tribune et prend la parole. Il lit un long discours dans lequel il commence par vanter sa vertu. Il se plaint d’être calomnié, et signale comme ennemis du peuple tous ceux qui lui paraissent opposés à ses projets. Il décrie ensuite, dans une longue diatribe, toutes les opérations du gouvernement ; il déclame successivement contre les comités de salut public, de sûreté générale et des finances. Sans se plaindre formellement de l’opposition civique mise par ce dernier comité à ses projets d’envahissement des finances, il essaie de le comprendre dans la proscription, en l’accusant d’avoir contre-révolutionné les finances de la république. Il prétend ensuite que les patriotes sont opprimés, « Pourquoi, dit-il, ces discours