Page:Œuvres de Robespierre.djvu/332

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

avec Brissot, correspondait avec Ronsin, encourageait Hébert, et s’arrangeait à tout événement pour profiter également de leur chute ou de leurs succès, et pour rallier tous les ennemis de la liberté contre le gouvernement républicain.

C’est surtout dans ces derniers temps que l’on vit se développer dans toute son étendue l’affreux système ourdi par nos ennemis de corrompre la morale publique : pour mieux y réussir, ils s’en étaient eux-mêmes établi les professeurs ; ils allaient tout flétrir, tout confondre par un mélange odieux de la pureté de nos principes avec la corruption de leurs cœurs.

Que voulaient-ils ceux qui, au sein des conspirations dont nous étions environnés, au milieu des embarras d’une telle guerre, au moment où les torches de la discorde civile fumaient encore, attaquèrent tout à coup tous les cultes par la violence, pour s’ériger eux-mêmes en apôtres fougueux du néant et en missionnaires fanatiques de l’athéisme ? Quel était le motif de cette grande opération tramée dans les ténèbres de la nuit, à l’insu de la Convention nationale, par des prêtres, par des étrangers et par des conspirateurs ? Était-ce l’amour de la patrie ? La patrie leur a déjà infligé le supplice des traîtres. Était-ce la haine des prêtres ? Les prêtres étaient leurs amis. Était-ce l’horreur du fanatisme ? C’était le seul moyen de lui fournir des armes. Était-ce le désir de hâter le triomphe de la raison ? Mais on ne cessait de l’outrager par des violences absurdes, par des extravagances concertées pour la rendre odieuse ; on ne semblait la reléguer dans les temples que pour la bannir de la république.

On servait la cause des rois ligués contre nous, des rois qui avaient eux-mêmes annoncé d’avance ces événements et qui s’en prévalaient avec succès pour exciter contre nous le fanatisme des peuples par des manifestes et par des prières publiques. Il faut voir avec quelle sainte colère