Page:Œuvres de Robespierre.djvu/333

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M. Pitt nous oppose ces faits, et avec quel soin le petit nombre d’hommes intègres qui existent au parlement d’Angleterre les rejette sur quelques hommes méprisables, désavoués et punis par vous.

Cependant, tandis que ceux-ci remplissaient leur mission, le peuple anglais jeûnait pour expier les péchés payés par M. Pitt, et les bourgeois de Londres portaient le deuil du culte catholique, comme ils avaient porté celui du roi Capet et de la reine Antoinette. (On rit et on applaudit.)

Admirable politique du ministre de Georges, qui faisait insulter l’Être-Suprême par ses émissaires, et voulait le venger par les baïonnettes anglaises et autrichiennes ! J’aime beaucoup la piété des rois, et je crois fermement à la religion de M. Pitt : il est certain du moins qu’il a trouvé de bons amis en France, car, suivant tous les calculs de la prudence humaine, l’intrigue dont je parle devait allumer un incendie rapide dans toute la république, et lui susciter de nouveaux ennemis au dehors.

Heureusement le génie du peuple français, sa passion inaltérable pour la liberté, la sagesse avec laquelle vous avez averti les patriotes de bonne foi qui pouvaient être entraînés par l’exemple dangereux des inventeurs hypocrites de cette machination ; enfin le soin qu’ont pris les prêtres eux-mêmes de désabuser le peuple sur leur propre compte, toutes ces causes ont prévenu la plus grande partie des inconvénients que les conspirateurs en attendaient. C’est à vous de faire cesser les autres et de mettre à profit, s’il est possible, la perversité même de nos ennemis pour assurer le triomphe des principes et de la liberté,

Ne consultez que le bien de la patrie et les intérêts de l’humanité. Toute institution, toute doctrine qui console et qui élève les âmes doit être accueilli ; rejetez toutes celles qui tendent à les dégrader et à les corrompre. Ranimez, exaltez tous les sentiments généreux et toutes les grandes idées mo-