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Séance du 31 juillet. — Il s’oppose à l’amnistie de Bézenval.

« Je réclame dans toute leur rigueur les principes qui doivent soumettre les hommes suspects à la nation, à des jugements exemplaires. Voulez-vous calmer le peuple ? parlez-lui le langage de la justice et de la raison, qu’il soit sûr que ses ennemis n’échapperont pas à la vengeance des lois, et les sentiments de la justice succéderont à ceux de la haine. »

Séance du 24 août. — Dans les discussions sur la déclaration des droits, il revendique vigoureusement la liberté de la presse : « Vous ne devez pas balancer à déclarer franchement la liberté de la presse. Il n’est jamais permis à des hommes libres de prononcer leurs droits d’une manière ambiguë… La liberté de la presse est une partie inséparable de celle de communiquer ses pensées. »

Séance du 26 août — « M. Robert-Pierre[1], dit le Point du jour, (journal rédigée par Barère), en rendant compte de cette séance, a représenté avec énergie des principes très-vrais sur le droit qu’a la nation de faire seule la loi de l’impôt. »

« La nation, avait dit Robespierre, n’a pas seulement le droit de consentir l’impôt ; elle a encore celui de le répartir, de veiller à son emploi et de s’en faire rendre compte ; » et il avait proposé la rédaction suivante de l’article constitution-

    rement contre les affirmations de quelques historiens, que Robespierre aurait conseillé dès 1789 la violation du secret des lettres. Des deux opinions contradictoires que nous venons de citer, il résulte du moins qu’il n’avait pas à cet égard des principes fort arrêtés, et qu’il était disposé à passer outre toutes les fois que cela pouvait paraître utile. C’est bien là l’esprit de la jurisprudence qui est encore suivie aujourd’hui.

  1. Le nom de Robespierre est assez communément défiguré dans les journaux du temps : les uns l’appellent Robert-Pierre, les autres Robertspierre, d’autres Robetz-Pierre.