Page:Œuvres de Robespierre.djvu/54

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officiers de la maréchaussée ne sont pas choisis par le peuple… Je cherche en vain, je l’avoue, conclut l’orateur, en quoi l’ancien régime était plus vicieux que celui-là ; je ne sais pas même s’il ne pourrait pas nous faire regretter jusqu’à la juridiction prévotale, moins odieuse sous beaucoup de rapports, et qui parut un monstre politique, précisément parce qu’elle remettait dans les mêmes mains une magistrature civile et le pouvoir militaire. »


Année 1791.

Séance du 4 janvier. — Dans la discussion sur l’organisation des jurés, il réclame l’admission des preuves écrites : il veut que les dépositions des témoins soient rédigées par écrit, afin d’être plus facilement pesées et discutées par les jurés : il lui paraît périlleux que ceux-ci puissent statuer sur le sort d’un accusé d’après les traces fugitives que de simples déclarations verbales peuvent laisser dans leur esprit.

Séance du 13 janvier. — Il réclame la liberté des théâtres. « Rien ne doit porter atteinte à la liberté des théâtres… Ce n’est pas assez que beaucoup de citoyens puissent élever des théâtres, il ne faut point qu’ils soient soumis à une inspection arbitraire. L’opinion publique est seule juge de ce qui est conforme au bien. Je ne veux donc pas que par une disposition vague on donne à un officier municipal le droit d’adopter ou de rejeter tout ce qui pourrait lui plaire ou lui déplaire : par là on favorise les intérêts particuliers et non les mœurs publiques[1]. »

  1. Robespierre devait plus tard se départir de ses opinions absolues sur la liberté des théâtres, aussi bien que sur la liberté de la presse. Dans l’un de ses discours à la Convention contre les Girondins, il leur reproche « d’avoir fait ordonner par un décret la représentation d’une pièce aristocratique (l’Ami des lois), qui avait déjà fait couler le sang, et que la sagesse des magistrats du peuple avait interdite. »