Page:Œuvres de Robespierre.djvu/76

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Séance du 29 septembre. — Discours sur les sociétés populaires. Le comité de constitution, par l’application du même principe qui lui avait fait repousser toutes pétitions collectives et qui refusait toute existence politique aux associations de citoyens, proposa un décret qui interdisait aux sociétés populaires toute manifestation collective et toute action sur les actes des pouvoirs constitués et des autorités légales, en laissant subsister d’ailleurs dans son intégrité le droit de réunion. Robespierre s’opposa très-vivement à ce décret et surtout à l’impression et à la distribution comme instruction du rapport de Chapelier qui l’accompagnait, et qui réprouvait les clubs en général, mais surtout les affiliations de sociétés et les journaux de leurs débats. Il fait l’apologie de ces sociétés du sein desquelles sont sortis un très-grand nombre des représentants qui vont succéder à la présente assemblée et qui sont l’espoir de la future Assemblée. Puis abordant la question de principes : « La constitution garantit aux Français le droit de s’assembler paisiblement et sans armes ; la constitution garantit aux Français la communication libre des pensées, toutes les fois qu’on ne fait point tort à autrui : d’après ces principes, je demande comment on ose vous dire que la correspondance d’une réunion d’hommes paisibles et sans armes avec d’autres assemblées de la même nature, peut-être proscrite par les principes de la constitution. Si les assemblées d’hommes sans armes sont légitimes, si la communication des pensées est consacrée par la constitution, comment osera-t-on me soutenir qu’il soit défendu à ces sociétés de correspondre entre elles ?… L’affiliation n’est autre chose que la relation d’une société légitime avec une autre société légitime, par laquelle elles conviennent de correspondre entre elles sur les objets de l’intérêt public ; comment y a-t-il là quelque chose d’inconstitutionnel, ou plutôt qu’on me prouve que les principes de la constitution que j’ai développés ne consacrent pas ces vérités ? » Robespierre continue en faisant