Page:Œuvres de Robespierre.djvu/86

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ont défendu la liberté à l’Assemblée constituante ne doivent pas trouver d’opposition au sein des Amis de la constitution. Loin de moi d’entamer ici aucune discussion religieuse qui pourrait jeter de la division parmi ceux qui aiment le bien public, mais je dois justifier tout ce qui est attaché sous ce rapport à l’adresse présentée à la Société. Oui, invoquer la Providence et émettre l’idée de l’Être éternel qui influe essentiellement sur les destins des nations, qui me parait à moi veiller d’une manière toute particulière sur la révolution française, n’est point une idée trop hasardée, mais un sentiment de mon cœur, un sentiment qui m’est nécessaire à moi, qui, livré dans l’Assemblée constituante à toutes les passions et à toutes les viles intrigues, et environné de si nombreux ennemis, me suis toujours soutenu. Seul avec mon âme, comment aurais-je pu suffire à des luttes qui sont au-dessus de la force humaine, si je n’avais point élevé mon âme à Dieu. Sains trop approfondir cette idée encourageante, ce sentiment divin m’a bien dédommagé de tous les avantages offerts à ceux qui voulaient trahir le peuple. »

Il faut signaler encore la manifestation de Robespierre dans la séance du 19 mars, contre le bonnet rouge, que portait chaque membre des Jacobins : « En déposant le bonnet rouge, les citoyens qui l’avaient pris par un patriotisme louable, ne perdront rien. Les amis de la liberté continueront à se reconnaître sans peine au même langage, au signe de la raison et de la vertu, tandis que tous les autres emblèmes peuvent être adoptés par les aristocrates et les traîtres. Il faut, dit-on, employer de nouveaux moyens pour ranimer le peuple. Non, car il a conservé le sentiment le plus profond de la patrie… Le peuple n’a pas besoin d’être excité, il faut seulement qu’il soit bien défendu. C’est le dégrader que de croire qu’il est sensible à des marques extérieures. Elles ne pourraient que le détourner de l’attention qu’il donne aux principes de liberté et