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LETTRES.

ches, je résolus de différer la publication que je préparais, jusqu’à ce que je visse comment la chose tournerait. Je me proposais de vous dire alors le parti auquel je me serais arrêté ; mais l’affaire semble se gâter tous les jours davantage, et je suis incertain sur ce que je dois faire[1]. Cependant je n’ai point voulu retarder plus longtemps ma réponse à votre lettre, et je commencerai par vous faire de grands remerciements pour l’avertissement amical que vous me donnez, bien que je désire sur ce point une plus ample explication, afin de savoir quels sont ces principes qui vous paraissent renverser la pratique de la vertu religieuse ; car tout ce qui s’accorde avec la raison, je le crois parfaitement utile à la pratique de la vertu. Ensuite je voudrais, si cela ne doit pas vous être désagréable, que vous eussiez le soin de m’indiquer les endroits du Traité théologico-politique qui ont excité les scrupules de gens instruits ; car je désire ajouter quelques notes à ce traité, afin de l’éclaircir, et de détruire, s’il est possible, les préventions qu’on pourrait avoir à son sujet[2]. Adieu.




LETTRE VII[3].

RÉPONSE À LA PRÉCÉDENTE
À MONSIEUR B. DE SPINOZA,
HENRI OLDENBURG


Autant que j’en puis juger par votre dernière lettre, la publication de l’ouvrage que vous destinez au public

  1. On sait que Spinoza finit par se décider à ne pas publier l’Ethica, qui ne parut qu’après sa mort. — Voyez notre Notice bibliographique.
  2. Ces notes ont été publiées pour la première fois dans leur intégrité par Théop. de Murr. Voyez notre Notice bibliographique.
  3. La XXe des Opp. posth.