Page:Œuvres de Spinoza, trad. Saisset, 1861, tome III.djvu/381

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que je crois vous l’avoir communiquée 6 : Par substance, j’entends ce qui est en soi et est conçu par soi, c’est-à-dire ce dont le concept n’enveloppe pas le concept d’une autre chose. Par attribut, j’entends exactement la même chose, avec cette seule différence que l’attribut se rapporte à l’entendement, en tant qu’il attribue à la substance telle nature déterminée. Cette définition, je le répète, explique assez clairement ce que je veux entendre par substance et par attribut. Vous désirez toutefois que j’explique par un exemple comment une seule et même chose peut être désignée par deux noms. Pour ne point vous sembler avare, au lieu d’un exemple, je vais vous en donner deux. Je dis d’abord que par Israël j’entends le troisième patriarche 7 ; et je n’entends pas autre chose par le nom de Jacob, ce patriarche ayant été appelé Jacob parce qu’il tenait en naissant le pied de son frère 8. Secondement, j’entends par plan ce qui réfléchit tous les rayons de la lumière sans aucune altération, et par blanc, j’entends la même chose, avec cette différence que le blanc se rapporte à l’homme qui regarde un plan, etc.


LETTRE XIV.

À MONSIEUR SIMON DE VRIES,

B. DE SPINOZA.



MON CHER AMI,


Vous me demandez si nous avons besoin de l’expérience