Page:Œuvres de Spinoza, trad. Saisset, 1861, tome III.djvu/434

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der Hek, qui la mettront dans le paquet de lettres qu’ils envoient régulièrement à la cour, soit enfin par toute autre commodité qui vous paraîtra la plus convenable. Je n’ajoute qu’un mot : si vous venez ici, soyez sûr que vous y mènerez une vie heureuse et digne d’un philosophe, à moins que toutes nos prévisions et toutes nos espérances ne soient entièrement trompées.

C’est dans ces sentiments que je vous prie de me croire,

Monsieur,

Votre zélé serviteur,


J.-LOUIS FABRICIUS

Professeur à l’Académie d’Heidelberg,

conseiller de l’électeur palatin.


Heidelberg, 16 février 1673.


Lettre XXVIII.

(Réponse à la précédente).


À MONSIEUR LOUIS FABRICIUS,

PROFESSEUR À L’ACADÉMIE D’HEIDELBERG ET CONSEILLER DE L’ÉLECTEUR PALATIN,

B. DE SPINOZA.



Si j’avais désiré jamais entrer dans l’enseignement des facultés, il m’eût été impossible de ne pas préférer à toute autre position celle que veut bien m’offrir par votre intermédiaire le sérénissime électeur palatin, surtout quand je songe à la liberté de philosopher que ce très-excellent prince eût daigné m’accorder. Et je ne parle point ici du désir que j’éprouve depuis longtemps de vivre sous le gouvernement d’un prince dont la sagesse fait l’objet de