Page:Œuvres de Spinoza, trad. Saisset, 1861, tome III.djvu/444

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que par l’existence ; ce qui ôte tout sujet de doute à cet égard.

Quant au sens précis où j’ai dit que Dieu est la cause efficiente des choses, de leur essence comme de leur existence, je crois m’être suffisamment expliqué dans le Scholie et le Corollaire de la Propos. 25 de l’Éthique, part. 1.

Le principe renfermé dans le Scholie de la Propos. 10, part. 1, est fondé, comme je l’ai dit à la fin de ce même Scholie, sur l’idée que nous avons de l’Être absolument infini, et non point sur ce qu’il y a ou peut y avoir des êtres doués de trois, quatre, cinq attributs.

Voici les exemples que vous me demandez : pour les choses de la première catégorie, je citerai, dans la pensée, l’entendement absolument infini ; dans l’étendue, le mouvement et le repos ; pour celles de la seconde catégorie, la face de l’univers entier, qui reste toujours la même, quoiqu’elle change d’une infinité de façons. Voyez, sur ce point, le Scholie du Lemme 7, avant la Propos. 14, part. 2.

J’espère, Monsieur, avoir répondu à vos objections et à celles de votre ami. Toutefois, s’il vous reste quelque scrupule, je vous supplie de ne point hésiter à m’en faire part, pour que j’essaye, autant qu’il sera en moi, de le dissiper. Agréez, etc.


La Haye, 29 juillet 1675.


Lettre XXXII.

À MONSIEUR DE SPINOZA,

        • 1.



MONSIEUR,


Je viens vous demander la démonstration de