Page:Œuvres de Spinoza, trad. Saisset, 1861, tome III.djvu/450

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encore, je découvrirai alors un certain nombre de nouvelles propriétés. Or, tout cela me semble par trop d’accord avec la Propos. XVIe 3 de l’Éthique qui est peut-être la plus importante de tout le traité ; on y prend pour accordé que de la définition d’une chose quelconque se déduisent un certain nombre de propriétés qui lui appartiennent nécessairement ; ce qui me paraît impossible, tant qu’on ne compare pas la chose définie à d’autres objets. Voilà, Monsieur, ce qui m’empêche de concevoir comment d’un seul attribut considéré en soi, savoir, l’étendue, on peut faire sortir la variété infinie des corps.

Que si vous estimez que cette variété se déduit, non pas d’un seul attribut considéré en soi, mais de tous les attributs de Dieu pris ensemble, je vous prie de m’expliquer ce que je dois penser sur ce point, et comment la chose se peut concevoir. Agréez ....


Paris, 23 juin 1676.


Lettre XXXVII

(Réponse à la précédente).


À MONSIEUR **** 1,

B. DE SPINOZA.



MONSIEUR,


Vous me demandez si du seul concept de l’étendue la variété des choses se peut déduire a priori. Non, certes, et je crois avoir déjà prouvé clairement que cela est impossible. C’est même pour cette raison que j