Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 6, 1838.djvu/311

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descendre de sa hauteur pour se mettre au niveau d’un homme ordinaire en causant familièrement avec lui. Il remercia Glossin de la peine qu’il se donnait dans une affaire qui touchait de si près le jeune Hazlewood ; et montrant ses portraits de famille, il ajouta avec un sourire gracieux : « En vérité, monsieur Glossin, ces vénérables seigneurs vous sont tous obligés autant que moi, pour les soins, les soucis et l’embarras que vous vous êtes donnés en leur considération ; et je n’en doute pas, s’ils pouvaient parler eux-mêmes, ils se joindraient à moi, monsieur, pour vous remercier du service que vous rendez à la maison d’Hazlewood, et du zèle, de l’empressement, de l’intérêt que vous apportez dans une affaire qui concerne un jeune homme qui doit perpétuer leur nom et leur famille. »

Glossin fit trois saluts, toujours de plus bas en plus bas ; un en l’honneur du chevalier qui se trouvait devant lui, le second par respect pour les paisibles personnages qui étaient suspendus à la boiserie, et le troisième par déférence pour le jeune homme qui devait perpétuer leur nom et leur famille. Tout roturier qu’était Glossin, sir Robert fut flatté de cet hommage, et il continua sur un ton de familiarité gracieuse : « Et maintenant, mon bon et excellent ami, vous me permettrez, dans la conduite de cette affaire, de profiter de vos lumières en jurisprudence. Je ne suis pas très habitué à remplir les fonctions de juge de paix ; cela va mieux aux gens dont les affaires de famille et les occupations domestiques n’exigent pas autant de soin, d’attention et de surveillance que les miennes. »

M. Glossin répondit avec une feinte modestie que ses faibles talents étaient à la disposition de sir Robert Hazlewood ; mais que sir Robert Hazlewood était trop éclairé lui-même pour qu’il pût se flatter de lui être nécessaire, ni même de la moindre utilité.

« Vous ne me comprenez pas, mon bon monsieur ; je veux seulement dire que je suis un peu brouillé, pour la pratique, avec les détails ordinaires d’une justice de paix. Autrefois je me destinais au barreau, et je puis me vanter peut-être d’avoir alors fait quelques progrès dans la connaissance théorique, spéculative et abstraite de notre code municipal ; mais aujourd’hui il est si difficile pour un homme qui a de la naissance et de la fortune d’acquérir au barreau une haute réputation sans faire comme ces aventuriers qui plaident aussi bien pour John Nokes que pour le premier noble du pays, que je me suis bientôt dégoûté de la pratique. La première cause