Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 8, 1838.djvu/20

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sante ; c’est pourquoi je me suis décidé à être, sur cette matière, plus concis que je n’en avais l’intention.

Le lecteur impatient m’accuse peut-être en ce moment de lui cacher le soleil avec une chandelle. Mais quand les rayons du soleil seraient aussi brillants qu’on les trouvera probablement, quand le flambeau ou la chandelle serait plus pâle encore qu’elle ne l’est en effet, il faut que malgré lui il reste encore une minute dans cette atmosphère inférieure, jusqu’à ce que je me sois défendu d’avoir braconné sur les terres d’autrui. Les faucons, pour me servir d’un proverbe écossais, ne doivent point se crever les yeux ou s’arracher la proie les uns des autres ; en conséquence, si j’avais su que cette histoire, par l’époque qu’elle peint, ou par le caractère des personnages, dût avoir quelque rapport avec celle qui a été publiée récemment par un habile auteur de nos jours, j’aurais, sans aucun doute, laissé le manuscrit du docteur Rochecliffe en paix pour le moment. Mais je ne fus instruit de cette circonstance qu’au moment où ce petit ouvrage était à moitié imprimé ; et je n’eus d’autre ressource, pour éviter toute imitation même involontaire, que de différer la lecture de l’ouvrage en question. Quelques ressemblances accidentelles doivent nécessairement se rencontrer entre des ouvrages de même nature, qui ont pour but d’offrir le tableau d’une même époque, et où les mêmes personnages sont mis en scène. Si, comme il est probable, cela est arrivé, tout le désavantage sera de mon côté. En tout cas, mes intentions ont été innocentes, et je me réjouis d’avoir achevé Woodstock, parce que, mon ouvrage terminé, je peux me permettre de lire Brambletye-House[1], plaisir que je me suis jusqu’à présent refusé par scrupule de conscience.

  1. Roman imité de Walter Scott. a. m.