Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/185

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la mienne n’étoit plus à plaindre. Ils vivront un jour : ils entreront dans le monde, d’où je suis prêt de sortir, où je suis réduit à lire les exploits du Roi, sans en pouvoir être témoin non plus qu’eux. C’est un grand malheur de passer sa vie loin de son Empire : mais si la fortune ne m’en avoit éloigné, je ne vivrois pas sous le vôtre, Madame. Vous inspirez de la passion à tout ce qui en est capable, et la raison vous donne ceux que la passion ne touche plus.


À LA MÊME.
(1678.)

Si je venois un jour, pénétré de vos charmes,
Me mettre à vos genoux, et répandre des larmes,
Pour obtenir de vous la grâce d’un baiser,
Pourriez-vous me le refuser ?
Le pourriez-vous en conscience ?
Répondez, répondez, Hortense.
Las ! il y va de mon trépas :
Pour Dieu, ne me refusez pas.
Donnez-le moi par complaisance,
Ou prenez-le par pénitence,
Comme une sainte affliction,