Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/13

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ne voulut prendre aucun emploi, ayant appris de son Rabbi que, pour bien entendre le Vieux Testament, il y faut avoir une application entière ; et même se réduire à ne manger que des herbes[1], pour se dégager de toute vapeur grossière. Néanmoins, l’aversion qu’il avoit pour les favoris ne lui permettant pas d’être inutile, dans ces occasions, il voulut prendre soin de la police, et régler toutes choses, selon les Mémoires du prince d’Orange ; mais, comme il arrive toujours cent malheurs, il avoit oublié à Paris un manuscrit du comte Maurice[2], dont il eût tiré de grandes lumières, pour l’artillerie et pour les vivres : ce qui fut cause, vraisemblablement, qu’il n’y eut ni munitions ni pain, dans cette armée-là.

Saint-Ibal demandoit l’honneur de faire entrer les ennemis en France ; et on lui répondit que MM. les généraux de Paris se le réservoient[3]. Il demanda un plein pouvoir de traiter

    voy. les Historiettes de Tallemant, VI, pag. 8 et 19 ; VII, pag. 47 et 128 ; et les Mém. de Retz, II, page 94.

  1. Varicarville avoit alors, disoit-on, auprès de sa personne, un rabbin qui lui fascinoit l’esprit et ne lui laissoit manger que des herbes.
  2. Le célèbre Maurice, comte de Nassau, prince d’Orange, mort en 1625, avec la réputation d’un des plus grands capitaines de son temps.
  3. Voyez, sur ce personnage, le tome I, page 38 ; les Mém. de Motteville, I, page 81, et III, page 461. P. Paris, sur Tallemant, II, page 96 ; les Mémoires du cardinal