Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/31

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alléguer pour sa justification des raisons qu’il nous a souvent données.

Les François, dit-il, portent toujours leurs vues au dehors, sans regarder jamais au dedans : dissipés sur les affaires d’autrui, ils ne font point de réflexions sur les leurs.

Ils allégueront qu’après la bataille de Dunkerque et la défaite du prince de Ligne, qu’après la reddition d’une partie des villes, et dans l’étonnement des autres, la Flandre ne pouvoit plus subsister6 ; que les affaires des Espagnols n’alloient guère mieux dans le Milanez7 ; que la défaite de Don Luis avoit rempli de consternation toutes les Espagnes, épuisées d’hommes et d’argent ; et pour parler en termes de médecin, que le siége de la chaleur n’étoit pas moins attaqué que les parties.

Mais, ils ne diront pas que le cardinal de Retz avoit fait un voyage en Flandre, d’où il


6. M. de Turenne ayant assiégé Dunkerque, en 1658, Don Juan d’Autriche, le prince de Condé et le maréchal d’Hocquincourt, qui commandoient l’armée d’Espagne, l’attaquèrent près de cette place, le 14 de juin ; mais ils furent battus. C’est la célèbre bataille des Dunes. Peu de temps après, M. de Turenne défit aussi le prince de Ligne. Dans cette campagne, outre Dunkerque, les François prirent Furnes, Bergnes, Dixmude, Oudenarde, Menin, Ypres et Gravelines.

7. Le duc de Modène, assisté par la France, avoit passé l’Adda, en 1658, et pris quelques places du Milanez.