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LES CLUBS
CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRES


INTRODUCTION




I

Les historiens de la Révolution ne se sont guère occupés, jusqu’à ce jour, que des clubs révolutionnaires, notamment de ceux des Jacobins et des Cordeliers, dont l’influence a été très grande sur les événements de l’époque. Ils ont déterminé cette influence avec plus ou moins d’impartialité, sans jamais nier leur importance, tant à cause des hommes qui les fréquentèrent et devinrent célèbres, que par suite des actes accomplis à leur instigation.

Comme la Société des Jacobins, en plusieurs circonstances, tint pour ainsi dire en échec, et successivement, l’Assemblée constituante, l’Assemblée législative et la Convention nationale ; comme elle a eu de nombreuses affiliations, faisant franchement et hautement la propagande ; comme elle a publié un journal de ses séances[1], incomplet mais néanmoins très curieux à consulter, beaucoup de gens ont pu se rendre compte, jusqu’à un certain point, du rôle qu’elle a joué de 1789 à 1794.

Quoique moins étudiée et moins connue, la Société des Cordeliers, où figurèrent des personnages hors ligne, principalement Danton et Camille Desmoulins, a laissé de grands souvenirs et s’est identifiée avec l’âme ardente des premiers partisans de la République. Elle aussi a travaillé publiquement, sans redouter les attaques, ni les calomnies, ni les injures. On l’a accusée de violence à ses débuts, d’indulgence vers sa fin, et longtemps elle a marché d’accord avec les Jacobins, pour

  1. Voir, dans la Collection des documents relatifs à l’Histoire de Paris pendant la Révolution française, la Société des Jacobins, par M. P. A. Aulard.