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LES CLUBS CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRES

pour but de réunir en un point central, pour les répandre de toutes parts, les connaissances sur les moyens de réparer les pertes et les sacrifices que nous a occasionnés la Révolution ; d’assurer de la manière la plus imperturbable les subsistances des peuples ; de redonner de l’énergie au commerce, aux manufactures et aux différentes branches d’industrie ; de ramener enfin l’ordre, la paix, la sûreté et le bonheur en France, par le sieur Pawlet, fondateur de l’École gratuite des orphelins fils d’anciens militaires de tous les grades[1].

Ce projet ne reçut pas d’exécution. Les adhérents manquèrent.

Quiconque s’occupait de politique fréquentait non seulement les clubs, mais aussi les cabinets de lecture nés en même temps que les clubs ; il y trouvait à lire, pour une somme infime, journaux et brochures dans les petites échoppes où sur des tables s’étalaient toutes sortes d’écrits nouvellement parus. Bien souvent, au cabinet de lecture, comme au club, comme au café, comme au salon ou chez un libraire, des discussions graves s’élevaient. On discutait, on s’invectivait, on se battait, à propos de tel ou tel fait, pour l’attaque ou la défense de tel ou tel personnage en vue. À la lueur d’une lampe fumeuse, même d’un simple quinquet, on cherchait là des aliments à la passion politique, et l’on sortait préparé à soutenir les luttes de la rue.

II

En maintes occasions, des publicistes s’élevèrent contre les clubs, et, dans les assemblées délibérantes, on les craignit, on les regarda comme funestes à la tranquillité du pays. Révolutionnaires ou non, ils furent l’objet de critiques plus ou moins sincères. Afin d’atteindre les premiers, des écrivains, royalistes au fond, manifestèrent contre les seconds. Un Journal des Clubs parut en 1790-91[2].

Le 29 septembre 1791, l’Assemblée nationale adopta le dé-

  1. Bibliothèque nationale, Lc2 2348, pièce sans date, in-8o  de 8 pages.
  2. Journal des clubs ou sociétés patriotiques, dédié aux Amis de la Constitution, membres des différents clubs de France, rédigé par les citoyens Leroux et Revol, Paris, 1790 et 1791.