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Toi qui vêtis, devant les riches de la terre,
Ta pauvreté d’amour, ton cœur d’unique foi,
Mais qui, le sceptre en main, ne sus pas être roi
Parce qu’en toi pleuraient des flammes solitaires ;

Ô toi qui fus l’aimé des Muses, doux Verlaine,
La blonde Isis berça ton luth appesanti !
Et ta voix pure, au cœur des hommes retentit
Comme un matin d’éclairs tempête au noir des plaines.


Tu baignas ta douleur — loin des fleuves brumeux ! —
Aux fontaines d’azur où les nymphes se mirent
Puis au rire des nids étincela ta Lyre
Vaste comme les flots, éternelle comme eux !