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Puisqu’à toujours ton luth sanglote dans les branches
Les plus poignants et les plus humains des sanglots
Sit qu’il ait la douceur des anémones blanches
Ou l’échevèlement prophétique des flots ;

Puisque l’humanité méconnaît le ciel bleu
Dans le dédain de l’Idéal dont on la prive
Sois le Consolateur ! et que ta foi de Dieu
Dans nos âmes d’enfants, éternelle, revive !

Puisque la Route où raille une foule rebelle
Au clair de tes flambeaux élus, nous la suivons !
Que, comme Toi, vers les fronts las, nous élevons
Des chants ! pour faire aimer la vie puissante et belle,

Puisque sonnant l’appel des Azurs attendus
Notre Lyre s’éclaire aux lueurs des jacinthes,
Agite, dieu nouveau, vers nos beaux fronts tendus
Le merveilleux rayonnement des palmes saintes !