Page:Abadie - L’Angelus des sentes, 1901.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
xix

Montagne et dont mes blanches mains glorifièrent d’antiques lauriers, le génie naissant. J’adore d’abord la joie émue dont resplendit le magnifique pauvre qu’est Adolphe Retté. Ses rythmes héroïques prophétisent la mansuétude et l’amour ; ils enchantent comme le soleil. Francis Vielé Griffin est moins palpitant d’humanité, mais il a donné d’imposantes cadences. Les chants d’Henri de Régnier fleurent l’indicible charme et la grâce maladive de beaux pages aux yeux de soir.

« Enfin, voici les jeunes semeurs de clartés :

« Saint-Georges de Bouhélier, lucide penseur, aux merveilleuses méditations, portant, dans ses mains éprises, une magique floraison d’azur ; Maurice Le Blond, impressionnant chuchoteur de paroles divines, Albert Fleury effeuillant sur la route des vers païens, émouvants et doux, comme des sources ; Jean Viollis, notant sur sa lyre enrubannée de printannière grâce le tumulte lumineux des menthes et des nids ; Maurice Magre, dont les odes incendient d’un humain lyrisme les douloureuses et croulantes