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Lorsque, sous un amas luisant
De menthes bleues, nos paniers ploient,
Ô nature, nos saines joies
Éclatent enflammées du sang
Dont ton éternité rougeoie !

Pour rendre les maisons plus pures
Nos tabliers sont pleins de lys
Et nos vases ont recueilli
L’eau sainte qu’enfle le murmure
Que fait le vent dans le gaulis.

Soir de pardon ! ta manne d’anges
Tombe sur les champs et les granges
Pour que nos mains ornent de fleurs
Le foyer du pauvre qui mange
Le pain amer de la douleur.