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mais infiniment moins longue que la rue de Rivoli, vous montre le vieux port bourré de navires. Saluez ! c’est la rue Canebière !

La Canebière est une porte ouverte sur la Méditerranée et sur l’univers entier car la route humide qui part de là fait le tour du monde. La Canebière a vu débarquer, en 1856, quatre cent mille voyageurs et deux millions de tonneaux de marchandises, qui font deux milliards de kilogrammes. Les terrains de la Canebière se vendent à raison de mille francs le mètre carré, ou dix millions l’hectare. La Canebière est donc une des rues les plus laborieuses, les plus utiles et les plus respectables du monde civilisé.

Le port qui la termine, ou plutôt qui la continue, lui donne une physionomie originale. Les costumes pittoresques de l’Orient l’émaillaient encore il y a quelques années, mais cet heureux temps n’est plus. L’Orient n’envoie plus ses costumes au bout du monde. Il conserve avec soin les quelques turbans qui lui restent, pour s’en faire honneur aux yeux des étrangers et leur prouver qu’il est bien l’Orient.


Lorsqu’on descend vers le vieux port en suivant la Canebière, on voit à gauche la nouvelle ville, proprement alignée en pays plat ; à droite, le vieux Marseille entassé pêle-mêle sur sa montagne. La ville de l’avenir est située plus loin, au delà du vieux Marseille, le long des ports de la Joliette.

La nouvelle ville est nette et même élégante. Elle sent son Paris d’une lieue ; autrefois elle sentait tout autre