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dité exceptionnelle des mariages. Partout où il y a de l’argent à gagner, les citoyens accourent et demeurent et la population s’accroît, sans que les femmes s’en mêlent. Marseille grandit encore tous les jours par les invasions intéressées du nord et du midi. Elle renfermait, au mois de décembre 1857, plus de dix-huit mille sujets sardes. Les Italiens, les Grecs et les Espagnols sont l’étoffe dont on fait presque tous les Marseillais.


Malgré la diversité de leurs origines, ils ont une physionomie commune et pour ainsi dire un air de famille. Ce n’est pas qu’il existe à proprement parler un type marseillais ; mais le soleil du midi, la vie en plein air, la préoccupation des affaires, la multitude des distractions, l’alternative continuelle du travail et du plaisir ont marqué toutes ces figures d’une empreinte qui se reconnaît. Les Marseillais ont l’œil vif, la parole prompte, le geste infatigable. Leur esprit aventureux et leur tempérament sanguin les poussent aux grandes entreprises et aux grandes folies. Peu de Français sont plus agiles à faire et à défaire une fortune. Dans presque tous les pays du monde, le père de famille amasse les millions et le fils les dépense : on voit à Marseille des hommes de tout âge cumuler les deux rôles du père et du fils. Âpres au gain, prodigues de leur temps et de leur peine, ils s’arrêtent de temps en temps, comme l’écureuil sur la branche, pour croquer le fruit de leur travail. Leur vie est partagée autrement que la nôtre : nous travaillons dans l’âge du