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n’y sont pas même connus ; le patois de la petite presse n’y serait pas compris. On y travaille à l’aise et sans tracas, dans un recueillement honnête, sans souci du qu’en dira-t-on, sans égard aux caprices passagers du public, les yeux tournés alternativement vers la nature et vers les maîtres.

Rome est peut-être, après Athènes, la ville du monde où l’on s’amuse le moins. Cependant les jeunes gens eux-mêmes avouent qu’il n’en est pas de plus attachante. Le premier mouvement des pensionnaires de l’Académie est de s’ennuyer comme à la tâche et de compter les jours d’exil qui les séparent encore de Paris ; ils s’en vont tous avec regret ou plutôt avec déchirement.


On peut dire de Rome ce qu’un critique disait du plus grand poète de l’antiquité :

C’est avoir profité que de savoir s’y plaire.

Le plaisir élevé que la grande ville vous donne ne se goûte pas au bout de huit jours. On m’a montré un exemplaire du Guide Joanne, enrichi de notes manuscrites par un commis-voyageur. Ce bel oiseau de passage avait écrit en marge, à l’article Saint-Pierre de Rome : « J’ai vu mieux que ça. » Je ne sais pas précisément où il pouvait avoir vu mieux ; mais j’excuse toutes les bévues chez le voyageur de huit jours.

Le pape Grégoire XVI, qui était un vieillard spirituel, accordait volontiers des audiences aux étrangers. Il leur