Page:About - Rome contemporaine.djvu/84

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petit savoir à la disposition d’un étranger pieux et charitable, je suis presque sûr qu’il mettra vingt sous dans la tirelire que voici. »


La mendicité est et doit être florissante dans la capitale du monde chrétien. On ne peut ni l’interdire, ni la limiter, puisqu’elle est une provocation perpétuelle à l’exercice d’une des trois vertus cardinales. Tous les appels à la charité y sont permis depuis les premiers temps de l’Église ; le boiteux a le droit de montrer aux passants la nudité pitoyable de ses jambes. Les Romains, sollicités de toutes parts, satisfont tous, dans l’exercice de leurs moyens, au précepte de l’aumône. Riches et pauvres donnent beaucoup. L’ostentation est peut-être pour quelque chose dans la pratique d’une vertu si coûteuse, mais la bonté naturelle du peuple y a sa part.

De tous les mendiants qui pullulent dans la ville, les plus honnêtes et les plus utiles sont assurément les frères quêteurs. Mais on assure qu’ils ont la mauvaise habitude d’entrer partout sans se faire annoncer, de pénétrer ex abrupto dans les arrière-boutiques et de mendier d’un ton d’autorité qui embarrasse les timides et les petits.


Revenons, s’il vous plaît, à la place Farnèse : c’est là que mon distributeur de salades m’a laissé. Les voyageurs qui sont envieux de contempler la masse imposante du