Page:Achard - Belle-Rose, 1847.djvu/491

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La Déroute s’était jeté sur le balcon et regardait dans la rue. À la lueur vacillante des étoiles, il aperçut quatre ou cinq hommes qui allaient et venaient parlant à voix basse ; il tendit l’oreille et put entendre quelques mots de leur conversation.

– C’est ici…

– Parbleu ! il a grimpé le long du mur comme un chat…

– J’ai entendu tomber la vitre qu’il a mise en pièces…

– Tenez, le verre craque sous mes pieds !

– S’il était resté un instant de plus sur le balcon, je lui mettais la balle de ce mousquet dans le dos ; mais il a disparu au moment où mon doigt pressait la détente, dit le cinquième.

Un autre accourut du bout de la rue.

– Et Landry ? lui demanda-t-on.

– Il est mort, et je l’ai laissé au coin d’une borne.

– Ma foi, il faut attendre, reprit celui qui paraissait le chef de la bande et qui tenait une épée nue à la main.

Au moment où Gargouille avait quitté celui qu’on venait de nommer Landry, il avait pris sa course du côté de l’hôtel de M. de Louvois. Au coin de la rue des Lombards, il avait rencontré une troupe de soldats de la maréchaussée et l’avait envoyée, en l’engageant à se hâter, vers la rue du Roi-de-Sicile, où son camarade et lui supposaient que Belle-Rose se rendrait.

La maréchaussée arriva dans la rue de la Tixéranderie au moment où Landry tombait sous le poignard de Belle-Rose ; au cri du blessé, toute la troupe se jeta sur les traces du fugitif, qui semblait avoir des ailes ; Landry fit un effort désespéré pour leur indiquer du geste la direction qu’il avait suivie, mais Belle-Rose était en avance d’une centaine de pas, et l’on a vu comment il avait pénétré dans l’hôtel de M. de Pomereux.

– Vos bandits sont là ! dit tout bas la Déroute en se tournant vers le capitaine.