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D’UNE SOLITAIRE

qui sont le patrimoine précieux de l’humanité. Des révolutions, qu’elles soient sociales ou terrestres, les auront anéantis. Cette perspective ne doit cependant pas décourager l’artiste. Au milieu des réalités attristantes et des luttes cruelles de la vie, lui seul peut sourire et se féliciter, car il a trouvé contre elles un refuge. Du haut de l’Idéal il plane au-dessus des misères et des laideurs de ce monde ; bien plus, il a ressaisi, par un simple acte d’intuition personnelle, quelques lignes des formes harmonieuses et pures de la pensée universelle :

Puis n’aura-t-il pas eu, sur la terre éphémère,
Son instant d’immortalité ?

Quand je me représente que j’ai apparu fortuitement sur un globe emporté