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VII
MADAME LOUISE ACKERMANN

dance du grand Frédéric. Touchée par les sentiments qu’il lui témoignait et malgré son éloignement du mariage, elle consentit à l’épouser en 1844. La parfaite conformité de leurs goûts lui promettait le genre de bonheur qu’elle préférait :

« C’est un fort aimable garçon, plein de vues neuves en philosophie et en poésie ; c’est un esprit fin et très observateur et dont j’ai beaucoup appris, car nous avons le temps de causer cinq heures par jour, terme moyen, » écrit-elle, en 1843, à sa sœur, Mme  Girard.

Ce bonheur dura peu. Quelques mois à peine. Paul Ackermann tomba malade. Il lui dit tristement : « Tu n’avais qu’un défaut, c’était ta petite fortune. Sans elle, que ferions-nous maintenant ? »

Il fallait entendre Mme  Ackermann répéter ces paroles…

Elle a écrit : « Il en est de certains points culminants de notre vie comme des hautes montagnes : quelle que soit la distance qui nous en sépare, ils nous paraissent toujours proches[1]. »

  1. Pensées d’une Solitaire.