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XV
MADAME LOUISE ACKERMANN

vante image de la bonté que ces êtres muets qui tendent vers nous leurs bras chargés de présents !

« L’âge mûr semble être mon âge naturel. Ce calme encore accompagné de force, ces opinions rassises, ces vues claires en littérature et en philosophie, voilà ce que je goûte et dont je jouis avec délices. J’aurais dû naître à quarante ans.

« Les occupations agricoles ont une vertu particulière : elles calment, elles émoussent. Elles sont surtout bonnes après de grandes douleurs ou de grands mécomptes. Il semble que la terre communique dès lors à l’homme un avant-goût de ce repos définitif qu’elle lui donnera quelque jour.

« Ce soir, du haut de ma tour, je regardais la lune qui se dégageait des dernières lueurs du jour. Le crépuscule venu, elle apparut sur un fond obscur. Elle ne se leva point ; elle était toute levée au milieu du ciel. Il en est ainsi de quelques-uns de nos sentiments : ils sont montés à l’horizon de notre âme sans que nous nous en soyons aperçus, mais, à un moment