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XXI
MADAME LOUISE ACKERMANN

tête, la rapprochaient encore de ces religieuses femmes. Elle leur ressemblait à la fois par l’austérité de l’âme et par le costume[1]. »

Ayant abandonné Nice définitivement pour Paris, elle y fut entourée de solides amitiés. Non pas seulement des admirateurs éminents, mais nombre de femmes distinguées : Mmes  Ernest Havet, Caro, d’Agoult, Adam, le poète autrichien Joséphine de Knorr, Mme  Coignet.

Une des anecdotes que Mme  Ackermann, grande conteuse d’anecdotes, répétait le plus volontiers, était la piquante erreur dans laquelle Mme  Coignet avait fait tomber M. Caro. Elle publiait, dans la Morale indépendante, des articles hebdomadaires auxquels il répondait chaque semaine publiquement dans son cours, les attribuant à une plume masculine. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant que C. Coignet était une femme, et une femme très femme, malgré le talent d’exposition philosophique qui l’avait trompé.

Mme  Ackermann jouissait des assiduités de son entourage comme de sa tardive renommée. Des savants, des médecins : le docteur

  1. E. Ledrain. L’Artiste, novembre 1890.