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XXIII
MADAME LOUISE ACKERMANN

finit ; tout finit mal. Le pénible moment vint du départ, de la séparation. Mme  Ackermann dut quitter ses amitiés de Paris et retourner à Nice, ayant au moins la consolation d’y retrouver la sœur qui l’avait reçue aux premières années de son veuvage. Elle y vécut quelques mois encore, puis s’éteignit, le 2 août 1890, dans ce pays où elle était venue porter son affliction quarante-quatre ans auparavant.

Elle se dissoudra, cette argile légère
Qu’ont émue un instant la joie et la douleur.
Les vents vont disperser cette noble poussière
                  Qui fut jadis un cœur…

avait-elle dit un jour.

Et voici ses derniers vers, qui sont gravés sur son tombeau :

J’ignore ! — Un mot, le seul par lequel je réponde
Aux questions sans fin de mon esprit déçu ;
Aussi quand je me plains, en partant de ce monde,
C’est moins d’avoir souffert que de n’avoir rien su.


LOUISE READ