Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/19

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maine il y avait un « goûter », avant lequel cinq ou six des élèves de M. Riballier, à tour de rôle, chantaient, jouaient de l’orgue ou du piano.

L’autrice du Myosotis, accompagnée par le compositeur, chanta… Le succès fut immense. Deux fois on nous bissa !

Parmi les auditeurs se trouvait M. de Courval, qui s’informa de mes « travaux », me dit qu’une comtesse de Courval avait écrit, « elle aussi ». Ah ! cet « elle aussi », combien j’en fus flattée !

M. de Courval m’invita, ainsi que M. et Mme Riballier, à passer une journée au château de Courval, où je recueillis la légende de Blanche de Coucy, qui fut ma première œuvre considérable… quinze pages !

Mon père trouva mon Myosotis et ma Blanche de Coucy pas trop mal, mais il me conseilla de ne pas me griser, ajoutant que cela ne pouvait passer encore pour avoir été inspiré « au siècle de Périclès ».

Cette goguenardise m’humilia sans me décourager, au contraire. J’entrepris alors une série de lectures graves que mon père m’avait reproché de négliger, ne m’intéressant plus qu’à la poésie depuis toute une année.

J’ai dit déjà que mon mari était positiviste[1]. À peine mariée, il me harcelait avec sa phraséo-

  1. Roman de mon Enfance et de ma Jeunesse.