Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/38

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l’Italie opprimée à la France. « Bravo, au nom de l’Italie une ! que vous servez par vos succès », lui écrivait le comte de Cavour.

Pendant ce premier séjour, Mme  Ristori se lia intimement avec Legouvé. Elle avait joué en Italie son Adrienne Lecouvreur. L’année suivante elle joua en France, avec un succès énorme, sa Médée traduite par Montanelli.

Les luttes de l’Italie pour la liberté exaltaient la plupart des imaginations impérialistes, et Victor-Emmanuel avait une place jusque dans nos admirations… républicaines.

Quelques jours avant notre départ de Paris, au commencement de septembre, on apprit l’assaut de Malakoff, la défaite des Russes, l’entrée à Sébastopol. La joie que causa le succès de nos armes fut grande dans tous les partis, mais on se désolait à la pensée que nos victoires étaient aussi celles des Anglais. À la table d’hôte, où nous nous étions liés avec plusieurs pensionnaires, un officier en retraite s’écria, aux applaudissements de tous : « Enfin, nous allons pouvoir redevenir les amis des cosaques et les ennemis d’Albion. »

Mon mari voulut à la fin de notre voyage me conduire chez Auguste Comte ; il me parla d’une « initiation », d’un mariage comtiste, d’une « bénédiction » de nos liens » qu’il eût désiré me voir accepter ou subir. Je m’indignai avec un tel emportement qu’il n’insista point.

Revenue à Soissons, je ne m’intéressai plus