Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/43

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tout entière ! Je la lis, Pauline la relit. Pas un mot n’a été changé !

J’éclate en sanglots, Pauline pleure… Notre petite Alice, qui joue à terre sur un tapis, pousse des cris de désespoir en voyant nos larmes. Sa marraine chante et la console. Je songe à ma grand’mère, à ma bien-aimée morte, dans cette même chambre où elle m’est apparue, et je m’écrie :

« Grand’mère, je serai un écrivain ! »

J’envoie l’article à mon père et lui explique ses pourquoi.

« Enfin, me répond-il, je vois là pour la première fois une promesse de talent. »

La naissance du prince impérial, ayant le pape pour parrain, eut le don d’exaspérer mon père. Il y avait un héritier de l’Empire, et il était voué au papisme en naissant, n’était-ce pas abominable ?

Le moment où nous devions quitter Soissons approchait. Encore quelques mois, et le sort en serait jeté ; nous habiterions Paris.

Je lisais tout ce que je pouvais lire avec une hâte fiévreuse, me disant qu’à Paris je n’aurais plus les mêmes loisirs.

L’année s’écoula vertigineusement. Tandis que mon mari s’orientait à Paris, pour une