Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/44

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installation qu’il désirait, comme moi, proche du Louvre, à cheval sur les deux rives, disait-il, j’allai, avec ma fille, passer trois mois à Chauny.

C’est là que j’appris, avec beaucoup de détails ignorés, l’assassinat de l’archevêque de Paris par Verger. Verger était le protégé d’un camarade du séminaire de Beauvais, que mon père avait conservé pour ami. Ce camarade, appartenant aux missions et qui mourut plus tard en Chine, affreusement martyrisé, écrivit à mon père une longue lettre dans laquelle il plaidait les circonstances atténuantes pour Verger. Mon père avait son opinion faite. Il condamnait l’acte avec indignation.

Quand je quittai Chauny avec ma fille pour aller rejoindre mon mari à Paris, je me trouvai dans le même wagon que Mme Ugalde. Elle me parla de ma fille, puis de la sienne, puis de son « bon ménage » et de la Fiammina de Mario Uchard, qu’on venait de jouer à la Comédie-Française et qui passionnait tout Paris.

Moi, « bourgeoise », et la célèbre Galatée, nous étions d’accord sur ce point que, quelles que soient les passions d’une femme de théâtre, quel que puisse être son amour de la célébrité, elle est cent fois coupable quand elle abandonne son enfant, comme Fiammina.

On sait que Mario Uchard avait écrit sa propre histoire et que Fiammina était Madeleine Brohan.