Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

il est. J’ai peur des sorciers. Fauvety est un esprit fort qui se moque de moi, mais qui, tout de même, ne serait pas fâché qu’on s’informe près d’un voyant. Allez chez Edmond, rue Fontaine, pour Zozo, je vous en conjure, voulez-vous ?

— Mais très volontiers ! »

Ces gens, me dis-je en chemin, sont tous d’effrontés charlatans, ils ont des compères dans leurs antichambres. Je ne répondrai pas un mot à qui que ce soit, pas même un oui ou un non, si l’on m’interroge.

J’entre chez Edmond et je suis introduite dans une salle très sombre. Je m’assieds. Trois personnes doivent passer avant moi. Plusieurs autres arrivent. Toutes me semblent impressionnées et se questionnent entre elles. Au bout d’un quart d’heure je me serais chargée de dire leur bonne aventure à chacune. Enfin voici mon tour. Une portière est soulevée pour la quatrième fois et je vais où sont allées les trois autres personnes que je n’ai plus revues.

Je suis dans un salon assez vaste, sombre malgré des vitraux miroitants. Edmond est grand, de belle prestance dans sa tunique de velours noir ; son regard est fixe, enveloppant ; il s’assied après m’avoir indiqué un siège et joue avec des tarots sur la grande table qui nous sépare, pour montrer, il me semble, des mains très belles. Un sablier, des hiboux, la chaîne symbolique qu’Edmond porte, attirent mon