Page:Adam - Souvenirs d’un musicien.djvu/32

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Quand je sus un peu d’anglais, Laporte me fit faire deux opéras pour Covent-Garden His first Campaign, en deux actes et the Dark Diamond, en trois actes. Le premier réussit beaucoup, et le second ne fut joué que trois fois. J’ai replacé la musique de ces deux ouvrages dans plusieurs opéras donnés depuis à Paris.

Je retrouvai à Londres deux camarades de collége, de Lavalette et d’Orsay. Le second me présenta à sa belle-mère lady Blessington, qui me donna à mettre en musique une ballade de sa composition the Eolian harp que je fis graver à Londres.

Je vis, pendant mon séjour dans cette ville, la Muette d’Auber jouée en anglais sur le théâtre de Drury-Lane. À son apparition à Paris, le directeur d’un théâtre anglais envoya le compositeur Bishop pour entendre l’ouvrage. Celui-ci revint à Londres pour déclarer que la pièce était superbe, mais que la musique était comme celle de tous les Français et qu’il fallait qu’il en refît une autre. Cependant le danseur Coulon eut l’idée de mettre la Muette en ballet, d’y introduire quelques chœurs de l’opéra d’Auber et de présenter ce pasticcio sur le King’s théâtre. L’effet de la musique fut immense, l’ouverture fut bissée et jamais on ne l’exécute moins de deux fois de suite devant le public anglais qui est grand redemandeur et qui exprime son vœu