Page:Adam - Souvenirs d’un musicien.djvu/42

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dans une position atroce, les protêts et les jugements se succédaient les uns aux autres, les prises de corps allaient venir. Vitet entreprit de me sauver. Il me fit d’abord prêter personnellement 30,000 francs par Joseph Perrin, pour payer mes billets, puis il me trouva un bailleur de fonds, c’était M. Beudin, député ; il nous apporta 300,000 francs : Châle vendit sa charge 260,000 francs ; on espéra que les actions placées feraient le reste. On paya la salle, l’on fit faire la restauration dont la dépense s’éleva à 180,000 francs, et nous ouvrîmes le 15 novembre 1847 par un opéra en trois actes, Gastibelza de Dennery, musique de Maillart, dont c’était le premier ouvrage. Le succès fut très-grand ; je donnai ensuite l’Aline de Berton que j’avais réinstrumentée, et Félix de Monsigny dont le roi m’avait demandé la reprise.

Nous devions aller jouer cette pièce à la cour, lorsque mourut Mme Adélaïde à la fin de décembre. Nous avions 1,500 fr. de frais journaliers ; notre moyenne de recette était de 2,200 fr. Je montai, comme second ouvrage, pour obtenir ma subvention, les Monténégrins de Limnander ; neveu par alliance du général Rumigny, ce jeune compositeur m’avait été vivement recommandé par son oncle. Mme Ugalde devait débuter dans cet ouvrage ; mes embarras d’argent n’avaient pas cessé, car les fonds dont nous disposions étaient insuffi-