Page:Adhémar - La philosophie des sciences et le problème religieux.djvu/34

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La charge résiduelle du condensateur électrique nous a habitués à considérer comme fondamental le rôle des diélectriques (rôle autrefois tenu pour nul) et nous imaginons un éther diélectrique comme une lame de verre !

Les machines électrostatiques nous ont donné la notion, un peu fuyante, insaisissable logiquement, de masse électrique et la résistance des corps à notre action musculaire nous a invités à attribuer à tout volume géométrique de matière visible une masse mécanique.

Nous concevons alors des masses matérielles, dont la plus grande dimension est plus petite que le millième de millimètre, nous plaçons sur ces particules des masses électriques et ce seront les électrons dont les bombardements occasionneront les phénomènes optiques ou électriques !

En vérité, que faut-il penser de tout cela ? N’est-il pas effrayant d’accumuler ainsi, dans la science, les fantômes, les chimères, comme eut dit Auguste Comte ? Non point, doit-on dire, ces fantômes ne sont pas inquiétants, si nous les tenons pour ce qu’ils sont : une méthode.

Aujourd’hui il est devenu banal, grâce à la multiplicité infinie des théories équivalentes, de regarder les théories de la science rationnelle comme essentiellement relatives, comme des shèmes du réel, comme des langages proportionnés au donné.