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tions mûries, contrôlées, par sa volonté ferme et loyale, l’homme de Science se délivre et nous aide tous à nous délivrer du préjugé de l’erreur.

L’œuvre scientifique n’est pas une pure opération intellectuelle, elle est aussi une œuvre de libération morale !

Nous pouvons l’affirmer. Et si, même dans les Sciences, le discours est subordonné à l’action, si la volonté joue un rôle important, à combien plus forte raison tout ceci doit être dit des choses religieuses.

Avec sa « bonne volonté » l’homme religieux contribue, de concert avec ses semblables, à constituer une « Société religieuse » au sein de laquelle il travaillera à sa complète libération morale.

La science est irréductible au pur discours et l’on ne peut savoir la Science sans une pratique assidue. Pour la connaître, il faut la faire vivre en soi, il faut pénétrer en elle. — On ne peut la juger du dehors, mais seulement du dedans !

Cela est bien plus vrai encore de la Religion avec son Église Visible, reliée par un réseau serré à l’Église invisible, société de tous ceux qui ont la « bonne volonté ».

Pour ceux qui la regardent du dehors, l’Église de Dieu n’est qu’une autorité étrangère, extérieure, une intruse qui veut nous déloger nous-même de chez nous.

Pour l’homme religieux qui la voit du dedans