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DANTE ET GŒTHE
ÉLIE.

Comment cela ?

DIOTIME.

Je veux dire… mais ce serait un long discours.

ÉLIE.

Ne sommes-nous pas de loisir ?

DIOTIME.

Nous avons beaucoup marché sans nous en apercevoir ; je me sens un peu lasse.

ÉLIE.

Arrêtons-nous ici. Le vent se calme, l’Océan s’apaise. La marée ne dépasse jamais ce rocher. Voici mon plaid étendu sur le sable. Asseyez-vous, Diotime. Prenez quelqu’une de ces figues que j’ai apportées pour vous dans ce panier. Je les crois mûres, bien que venues sous un ciel inclément.

DIOTIME.

Depuis les figues que je cueillais sur les bords du lac de Côme, dans les jardins de la villa Melzi, je n’en avais pas goûté d’aussi savoureuses.

ÉLIE.

Vous le voyez, notre soleil du Nord a ses caresses ; nos landes, âpres et rudes, ont leur douceur. Ce matin,