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de plusieurs siècles, d’une seule et même race, dont on place le berceau primitif dans l’Asie centrale, vers les sources de l’Oxus. Les plus anciennement connues de ces migrations venaient du Caucase et du Pont-Euxin. On leur assigne pour date trois siècles avant l’ère chrétienne. On suppose que, sorties de la Scythie et de la Pannonie, elles ont dû, en suivant le cours des fleuves, arriver aux côtes de la mer Noire, et que, de là, une partie de ces multitudes, franchissant la mer, aura cherché des établissements vers le Nord, dans la Scandinavie tandis qu’une autre partie s’est répandue dans l’Allemagne jusqu’aux régions habitées déjà par les Gaulois, dont la résistance, sur l’Elbe d’abord, puis sur le Rhin, a dû nécessiter leur première halte et tracer en quelque sorte les premiers confins de leurs établissements dans l’Europe occidentale.

Quoi qu’il en soit de ces dénominations, de ces mélanges de peuples germaniques, nous lisons que, au temps de Jules César, les Belges souffraient avec peine leur voisinage ; qu’ils repoussaient constamment leurs tentatives pour franchir le Rhin et les contraignaient à demeurer, entre ce fleuve et l’Océan, autour de lacs immenses, dans un pays infertile, couvert d’épaisses forêts, et qui ne leur offrait pour se nourrir que les œufs des oiseaux et le poisson des rivières. Mais ces nations sauvages, ces hommes de haute stature, dont on retrouve les ossements gigantesques sur les bords du Wahal, qui, demi-nus, robustes et endur-