Page:Aicard - Les Jeunes Croyances, 1867.djvu/16

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L’oiseau chante l’amour… Connaissez-vous les nids
Et les insectes verts dans un creux de vieux saule ?
Ô charmant souvenir ! quand nous étions petits,
Nous nous grimpions, pour voir, l’un l’autre sur l’épaule.

J’ai d’étranges désirs… ainsi qu’en ont les fous !
À présent, je voudrais m’élancer dans l’espace !
Et je songe à la fois que ce doit être doux
De suivre par les blés une fille qui passe.

Un jour, ils étaient deux qui s’en allaient ainsi :
Je les vis, ces heureux, causer sous l’aubépine ;
Deux oiseaux, étonnés, près d’eux chantaient aussi…
Peut-être ils sont encor dans la même ravine !

Large effluve d’amour, une immense chanson
Palpite dans les airs au temps des feuilles vertes ;
Un souffle d’inconnu ranime le buisson
Et la blanche façade aux fenêtres ouvertes.